1: Photorefraction
La réduction de la période de la durée du jour provoque une baisse de la production de l’hormone LH, ce qui entraîne l’arrêt de la ponte. En général, dans les élevages, la durée de la journée n’est jamais réduite, mais au contraire, de petites prolongations régulières sont souvent introduites, notamment en fin de période de ponte, pour la stimuler. Toutefois, cette stimulation diminue avec le temps et les oiseaux finissent par cesser de pondre. Ce phénomène de perte de la réponse à la lumière chez les oiseaux est désigné sous le terme de photoréfraction.
2: Couvaison
Pendant la phase de couvaison, la femelle prend en charge l’incubation de ses œufs et veille sur sa progéniture. dans la nature, cette période débute dès que la femelle a accumulé le nombre habituel d’œufs pour son espèce. Les femelles couveuses montrent un comportement très protecteur envers leur nid, et leurs vocalisations évoluent en parallèle avec leur attitude. L’aspect le plus significatif de la couvaison est qu’elle provoque un arrêt de la ponte accompagné d’une régression de l’appareil génital. Les femelles voient leurs plumes abdominales disparaître pour laisser place à une “plaque incubatrice”. Étant donné qu’elles consacrent la totalité de leur temps à couver, elles réduisent considérablement leur alimentation, ce qui entraîne une perte de poids notable.
La période de couvaison survient généralement après une intense phase de ponte chez l’individu. Pendant ce temps, le taux de prolactine dans la circulation sanguine augmente, atteignant un seuil déclencheur de la couvaison. De plus, il y a des variations significatives dans les niveaux circulants d’autres hormones telles que la LH et la progestérone, ces niveaux diminuant avec la régression de l’appareil génital.
La domestication et la sélection ont diminué la propension à la couvaison chez les poules pondeuses, mais ce comportement persiste encore chez les poules reproductrices. Il s’agit d’un phénomène complexe difficile à éliminer par la seule sélection.
Les animaux élevés au sol présentent une propension plus élevée à la couvaison par rapport à ceux élevés en cages. Ces animaux sont en contact direct avec leurs œufs, ce qui constitue un puissant stimulant, et disposent d’un espace suffisant pour construire un nid. Il est essentiel d’identifier dès que possible les femelles susceptibles de devenir des couveuses. Ces dernières se montrent souvent agitées et ont tendance à rester dans ou près du nid. Une fois repérées, ces femelles sont placées dans un environnement non familier, tel qu’un petit enclos grillagé, jusqu’à ce que le comportement de couvaison cesse. Elles demeurent généralement dans cet enclos pendant environ 5 jours, après quoi elles reprennent la ponte au bout de 25 jours.
L’administration d’hormones gonadotrophes est une autre méthode utilisée pour atténuer les manifestations physiques de la couvaison. Cependant, les femelles traitées de cette manière mettent plus de temps à reprendre la ponte par rapport à celles isolées dans un enclos. De plus, l’utilisation d’hormones dans l’élevage est interdite en Europe.
3: Mue
Durant un cycle de ponte, une fois que le pic de production est atteint, le nombre d’œufs pondus par individu diminue progressivement, tandis que la solidité de la coquille s’affaiblit. Eventuellement, la ponte cesse, l’appareil génital régresse, et la majorité des plumes sont perdues : c’est le moment de la mue. La mue est un processus complexe, durant lequel les hormones gonadotrophes interagissent non seulement entre elles, mais aussi avec d’autres hormones telles que la thyroxine et la prolactine. Les mécanismes physiologiques sous-jacents à la mue demeurent peu compris.
Durant un cycle de ponte, une fois que le pic de production est atteint, le nombre d’œufs pondus par individu diminue progressivement, tandis que la solidité de la coquille s’affaiblit. Eventuellement, la ponte cesse, l’appareil génital régresse, et la majorité des plumes sont perdues : c’est le moment de la mue. La mue est un processus complexe, durant lequel les hormones gonadotrophes interagissent non seulement entre elles, mais aussi avec d’autres hormones telles que la thyroxine et la prolactine. Les mécanismes physiologiques sous-jacents à la mue demeurent peu compris.
La mue offre à l’oiseau une période de repos bien méritée après une intense phase de ponte ; elle favorise également la régénération des tissus, notamment dans l’oviducte. Dans la nature, la mue est souvent déclenchée par une alimentation insuffisante. L’oiseau interrompt sa production d’œufs en attendant que les ressources alimentaires soient à nouveau abondantes ou que la durée du jour s’allonge.
En élevage de la poule pondeuse, la mue peut être induite de manière forcée par divers moyens, tels que la restriction alimentaire, hydrique, et la réduction de la durée d’exposition à la lumière ; ces approches peuvent être employées individuellement ou en combinaison. Certains recommandent une privation de nourriture pendant une période allant de 4 à 14 jours, tandis que d’autres suggèrent une privation d’eau pendant 1 à 2 jours, en raison de sa facilité de mise en œuvre en élevage. Toutefois, cette pratique peut être perçue comme une forme de maltraitance envers les pondeuses, notamment par les associations de défense des droits des animaux d’élevage . On peut également induire la mue en exposant les animaux à des concentrations élevées de zinc, ou en les privant de sel (NaCl) ou de calcium. Cependant, bien que ces méthodes permettent d’obtenir une période sans ponte, la mue n’est pas toujours complète ; par exemple,
Les régimes carencés en calcium ou en sel semblent entraîner une chute moins significative de plumes que la restriction alimentaire. La ponte diminue dès le début de la mue et cesse.
complètement en environ 10 jours. Pendant cette période, l’oviducte subit une régression, son poids diminuant jusqu’à atteindre environ 1/10ème de son poids initial. De même, l’ovaire régresse pour ne représenter plus que 1/20ème de son poids initial. Ces changements contribuent à environ 25 % de la perte de poids totale de l’animal pendant la mue. En outre, le poids du foie et des graisses diminue également. Une période prolongée de restriction alimentaire peut même entraîner une régression totale de l’oviducte. Il est crucial de prendre en considération ces facteurs pour optimiser à la fois la production et la qualité des œufs.
La déplumage chez la poule pondeuse débute environ 15 jours après le début de la mue. Pendant cette période, les niveaux de progestérone dans la circulation sanguine sont bas, favorisant ainsi la régénération des plumes. En réalité, les plumes tombent parce que de nouvelles plumes se forment en dessous et les poussent progressivement. La croissance des nouvelles plumes se poursuit pendant environ 100 jours après le début de la mue.
Les oiseaux entament souvent leur deuxième saison de ponte avant que toutes leurs plumes aient été entièrement renouvelées. Prolonger la période sans ponte (pouvant aller jusqu’à 4 semaines pour la poule) permet d’améliorer à la fois la quantité et la qualité des œufs produits lors de la deuxième ponte.
Dès que les oiseaux reprennent la ponte, ils atteignent rapidement un pic de production, produisant environ 10 à 12 œufs de plus pour 100 poules que prévu pour leur âge (voir figure 4). Pendant cette période, le poids de l’œuf ainsi que la solidité de la coquille augmentent jusqu’à atteindre des valeurs équivalentes, voire supérieures, à celles observées avant la mue. Ensuite, la baisse de la production d’œufs après ce pic est très similaire à celle observée lors de la première ponte.
- A : Effet de la mue sur la production d’œufs
- B : Le poids de l’œuf
- C : Solidité de la coquille
- Période 1 : 7 jours avant la mue.
- Période 2 : 8 jours après l’arrêt de la production.
- Période 3 : 2 semaines après le retour en production.
- Période 4 : 7 semaines après le retour en production.
- Période 5 : 11 semaines après le retour en production.
La pratique de la mue artificielle est ancienne dans l’élevage des poules pondeuses, mais elle est relativement moins répandue en France et en Europe, comparativement à l’Amérique du Nord, notamment aux États-Unis. Son utilisation est motivée par des considérations économiques, visant à prolonger la période d’amortissement des poulettes. La mue est donc souvent privilégiée en période de difficultés économiques. Cependant, son efficacité dépend de nombreux facteurs, tels que le coût de l’alimentation et le prix des œufs au moment de la reprise de la ponte, qui ne sont pas toujours prévisibles au moment de la décision de pratiquer la mue.
Actuellement, en Europe, l’accent est plutôt mis sur l’extension de la période d’amortissement des poulettes en prolongeant la première ponte. Certains éleveurs cherchent ainsi à maintenir leurs animaux jusqu’à l’âge de 100 semaines. Cette tendance est probablement liée aux objectifs de sélection, visant à obtenir une persistance de la ponte à un âge avancé des poules.
La mue peut également être considérée dans le cadre de la sélection avicole , mais elle doit être évaluée dans le contexte global du programme de sélection. Bien qu’elle offre des avantages, tels que la possibilité d’obtenir plus de descendants d’individus à fort potentiel génétique, elle présente également des inconvénients. En effet, elle entrave la mesure de la production d’œufs des poules en période de mue, puisqu’elles cessent de pondre pendant cette période. Or, l’un des objectifs majeurs actuels de la sélection est de choisir des animaux présentant une forte persistance de ponte à un âge avancé. Sans ces informations, il est difficile de prendre des décisions éclairées en matière de sélection.
FAQ :
1. Quels sont les facteurs qui peuvent entraîner l’arrêt de la ponte chez les poules ?
Plusieurs facteurs peuvent entraîner l’arrêt de la ponte chez les poules, notamment la photoréfraction, qui se produit lorsque la durée de la lumière du jour est réduite, ce qui entraîne une baisse de la production de l’hormone LH. La couvaison est un autre facteur, pendant lequel la femelle arrête de pondre pour incuber ses œufs. Enfin, la mue est un processus naturel au cours duquel les poules perdent leurs plumes et arrêtent de pondre pour se reposer et régénérer leurs tissus.
2. Comment les éleveurs peuvent-ils gérer la couvaison chez les poules pondeuses ?
Pour gérer la couvaison chez les poules pondeuses, il est recommandé de repérer les femelles susceptibles de devenir couveuses et de les placer dans un environnement non familier pour interrompre leur comportement de couvaison. Certaines méthodes d’induction de la mue, telles que la restriction alimentaire ou hydrique, peuvent également être utilisées pour interrompre la couvaison.
3. Qu’est-ce que la mue chez les poules pondeuses et comment peut-elle être gérée en élevage ?
La mue est un processus naturel au cours duquel les poules perdent leurs plumes et arrêtent de pondre pour se reposer et régénérer leurs tissus. En élevage, la mue peut être gérée en induisant artificiellement la mue par des méthodes telles que la restriction alimentaire ou hydrique, ou en réduisant la durée d’exposition à la lumière. Ces méthodes peuvent être utilisées pour prolonger la période de repos des poules et améliorer la qualité des œufs produits lors de la reprise de la ponte.
4. Quels sont les effets de la mue sur la production d’œufs chez les poules pondeuses ?
Pendant la mue, les poules arrêtent de pondre pour se reposer et régénérer leurs tissus. Une fois la mue terminée, les poules reprennent la ponte et atteignent rapidement un pic de production, produisant généralement plus d’œufs que prévu pour leur âge. La qualité des œufs, notamment le poids de l’œuf et la solidité de la coquille, peut également s’améliorer après la mue.
5. Quelles sont les méthodes utilisées pour induire artificiellement la mue chez les poules pondeuses ?
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour induire artificiellement la mue chez les poules pondeuses, notamment la restriction alimentaire, hydrique, ou la réduction de la durée d’exposition à la lumière. Ces méthodes peuvent être employées individuellement ou en combinaison pour obtenir une période sans ponte et permettre aux poules de se reposer et de régénérer leurs tissus.
Quels sont les avantages et les inconvénients de la mue artificielle chez les poules pondeuses en élevage ?
La mue artificielle peut être utilisée en élevage pour prolonger la période d’amortissement des poulettes et améliorer la qualité des œufs produits lors de la reprise de la ponte. Cependant, elle présente des inconvénients, tels que la difficulté de mesurer la production d’œufs pendant la mue et les préoccupations concernant le bien-être des animaux. Ainsi, bien que l’utilisation de la mue en élevage puisse permettre d’amortir le coût des poulettes sur une période plus longue, elle peut également être perçue comme un traitement inhumain par certains groupes de protection des animaux et rendre difficile la sélection des animaux offrant une forte persistance de ponte à un âge avancé.